DreamVids

Entrepreneuriat 30 août 2021

Tout commence le 10 Décembre 2013, 11-12-13. Je suis sur Twitter et j’émets l'idée que j'adorerais créer une plateforme de publication de vidéo pour concurrencer YouTube (oui.) qui, la veille, a annoncé sa nouvelle politique de droits d'auteur : toute vidéo diffusant du contenu protégé par le droit d'auteur, même un très court extrait de film ou de musique pour illustrer un propos, sera instantanément démonétisée voir retirée de la plateforme. Onde de choc chez les Youtubers : il y a un coup à jouer ! Alors je lance l'idée en l'air :

Mais à l'époque, je travaille à fond sur la V1 de JustAuthMe et je n'ai clairement pas le temps pour ça, en tout cas c'est ce que je me répéte en boucle. Mais de ce tweet découle des propositions : je ne suis pas le seul à penser qu'il y a un coup à jouer et s'y j'arrive à développer la plateforme, on me propose de me fournir les serveurs. Sans réfléchir, je crée une conversation de groupe sur Skype (oui x2) avec des inconnus motivés par mon tweet et nous serons très vite rejoins par mon associé de toujours, Jérémy.

De là s'enchaîne des semaines de réflexion et de travail, avec une communauté d'utilisateurs motivés comme jamais je n'en avais vus auparavant. 50 jours durant, on travaille à 5 après les cours, les week-ends et les vacances pour aboutir à la version 1 de dreamvids.fr :

Alors c'est pas forcément magnifique, mais on est début 2014 et à cette époque, YouTube ressemble encore à ça :

Je trouve qu'on s'en est quand même pas mal sortis ! Bref, pendant 3 ans le petit DreamVids va faire son petit bout de chemin. Complètement open-source et libre de droits, la plateforme va faire parler d'elle à petite échelle : nous dépasserons un total de 4,000 utilisateurs inscrits, des dizaines de milliers de vues sur 2To de vidéo uploadées.

À peine la v1 sortie nous nous sommes concentrés sur une v2 plus propre et stable au niveau du code, mais aussi bien plus agréable à l'oeil :

Notre petit succès nous permettra même de participer à l'un des premiers salons dédiés à YouTube et à l'audiovisuel en général, la Cavicon. Bien que très mal organisée, nous avions vécu une incroyable expérience depuis notre stand aux côtés de futurs grand nom de YouTube comme Amixem, Le Grand JD, Wankil studio ou Poisson fécond :

C'est nous là, au stand A0, entourés de ceux qui sont devenus les plus grands !

Nous avions même eu l'honneur de présenter notre petit projet sur la grande scène du salon, ce qui fu un véritable fiasco : l'ordinateur qui servait à la présentation était infestés d'AdWares qui ont insérés des bannières de pub immondes au milieu du site, après 10 minutes de speech où l'on avait expliqué les multiples raisons pour lesquelles il n'y avait pas de pub sur DreamVids...

Au final, après 3 ans de bons et loyaux services, DreamVids s'est éteint par manque de temps et de moyens, tant humains que financier. Ce projet restera à jamais gravé en moi : il m'a permis de rencontrer des gens formidables qui sont devenus de très grands amis, de me former à vitesse grand V sur des tous les sujets (développment, management, communication, administration...) et constitue encore aujourd'hui le plus gros projet que j'ai jamais mené, non pas techniquement mais humainement.

Telle un témoin du passé, la totalité du code de DreamVids est encore disponible sur github et je ne m'interdit pas de revenir un jour sur cette idée folle, c'est même très profondément encré en moi : DreamVids renaîtra de ses cendres. Mais pour cela, il va falloir beaucoup de moyens, et cela ne pourra donc pas se faire sans investisseurs, une campagne de financement participatif ou une formule par abonnement, voir même les 3.

Cela fait longtemps que je voulais partager cette expérience et ça m'a fait du bien ! Ce projet m'a tout appris et après mon absence de publication de plus de 4 mois, je trouvais symbolique de revenir avec un article qui me tiens autant à coeur.

Mots clés

Peter Cauty

Passionné de technologie et d'automobile depuis ma tendre enfance, je me suis plongé dans le le développement web à mes 12 ans. Ingénieur de formation, aujourd'hui Indépendant.